Informations :
Edition : Pocket
Traducteurs : Georges CUVELIER et Eugéne ROCARTEL
Date de parution : 2009
Nombre de pages : 384 p.
A propos de l'auteur : Née à Londres en 1797, Mary Wollstonecraft Godwin vit seule avec son père, le philosophe libertaire William Goldwin, sa mère étant morte en couches. Elle fait la connaissance du poète Percy Bysshe Shelley et devient sa maîtresse, avant qu'il ne l'entraîne en 1814 dans un long périple romantique à travers l'Europe. Shelley l'épouse en 1816. Dotée d'une grande intelligence, elle apprend le grec, le latin, le français et l'italien, et est tenue en grande estime par les amis de son mari, par Lord Byron en particulier. C'est de conversations avec ce dernier et de la lecture de romans allemands que naît son premier livre, Frankenstein ou le Prométhée moderne, en 1818. Mary Shelley, sans avoir jamais cessé d'écrire, meurt en 1851. (source : www.pocket.fr)
16 juin 1816. L’orage gronde. Dans une ville cachée au milieu des arbres, sur les bords riants du lac de Genève, une petite société s’ennuie. Il y a deux poètes, Byron et Shelley, leurs compagnes, Claire et Mary, un médecin, Polidori. On se raconte d’horrifiques histoires, selon la mode du temps. On décide même d’en écrire. Dans la nuit, la jeune Mary – elle n’a pas encore dix-neuf ans – ne peut dormir : elle rêve d’un « hideux fantasme d’homme ». Quelques jours plus tard naissent Victor Frankenstein et sa créature.
Récit d’une inquiétante nouveauté, vite porté à la scène, très souvent ensuite à l’écran. Devenu si mythique que, dans l’esprit du public qui a oublié Mary Shelley, le créateur et sa créature se sont confondus.
Mon avis :
Walton, un homme en route pour le pôle nord pour une expédition scientifique, va recueillir sur son bateau un certain Victor Frankenstein. Ce dernier va lui raconter son histoire : celle d’un jeune homme vivant en Suisse, avec son père, ses jeunes frères et Elizabeth, une jeune fille que ses parents ont recueillis.
Frankenstein part étudier à Ingolstadt, où il se passione pour les sciences naturelles. Doté d’une grande intelligence et à la recherche de la gloire, il découvre le secret de la vie et décide, tout comme Dieu créa les hommes, de donner la vie à une créature de sa fabrication. Mais une fois cette dernière animée, Frankenstein se rend compte de l’horreur qu’est son « monstre ».
Je n’avais aucune attente particulière avant de commencer ce roman, puisque je n’ai vu aucune des adaptations cinématographiques de l’œuvre. Je souhaitais juste découvrir l’histoire originale de Frankenstein et de son monstre. Aucune déception donc de ce côté-là, mais deux surprises tout de même : j’ai du en entendre bien plus que je ne le pensais car il s’est avéré que je connaissais les principaux rebondissements de l’histoire, et le livre s’avère bien moins glauque que ce que j’imaginais.
Ainsi, il n’y a pas véritablement eu de suspens pour moi. Néanmoins, ça n’a en rien gêné ma lecture, puisque pour moi l’essentiel n’est pas là.
Le plus intéressant pour moi a été de découvrir les pensées, les réactions de chaque personnage. De voir comment Frankenstein en est arrivé à fabriquer une créature. De savoir pourquoi le monstre voue une telle haine à son créateur. De savoir ce qu’ont ressenti le créateur et la créature : le premier au moment de la naissance du monstre, le second en se confrontant à ce monde totalement inconnu pour lui.
Et ceci est parfaitement rendu, puisque le roman est constitué de plusieurs récits accolés. Le récit par Walton de sa rencontre avec Frankenstein, le récit par Frankenstein de son histoire, le récit par le monstre de sa vie depuis son éveil au monde. On est donc tour à tour dans l’esprit de chaque personnage, et on voit les choses par ses yeux. Je trouve cela très intéressant car ça permet de voir des deux cotés de la barrière, et j’ai du coup éprouvé une certaine empathie pour le monstre, que je n’aurai surement pas ressenti avec simplement le point de vue de Frankenstein.
Mais en même temps, c’est ce choix d’écriture qui m’a un peu déçue, parce je suis restée simple spectatrice. Les récits parlent d’évènements passés donc, tout comme Walton écoutant Frankenstein, je n’ai pu que rester à l’écart, en retrait, et je n’ai pas « vécu » les péripéties de Frankenstein.
C’est cependant le seul point négatif que j’ai trouvé à ce roman. L’histoire est intéressante pour elle-même et fait se poser des questions (même sans aller dans une étude poussée du roman, on pourra tous se demander ce qu’on aurait décidé à la place de Frankenstein, après que son monstre soit venu lui demander son aide). L’écriture de Mary Shelley est clair, vivante, absolument pas ampoulée (ou du moins la traduction ne l'est pas). Le rythme du récit reste assez soutenu, malgré des passages de descriptions (autant du paysage que de l’état d’esprit de Frankenstein) assez fréquents. Cela tient aussi au fait qu’on voyage pas mal : Genêve, l’Irlande, le pôle,…
Je regretterai simplement des personnages secondaires un peu lisses (Clerval et Elizabeth par exemple), mais comme je me suis surtout attachée à Frankenstein et au monstre, je ne leur ai pas prêté plus d’attention que ça.
Bref, un classique que je suis contente d’avoir découvert. Une lecture agréable et assez prenante (mais qui ne m’a de loin pas empêché de dormir) qui m’a fait rencontrer le vrai monstre de Frankenstein. Et bizarrement, je ne me l’imagine vraiment pas comme on le représente dans les films (c’est une bonne excuse pour découvrir un ou deux films et comparer l’œuvre original et son adaptation !)
Des adaptations :
Les films adaptés du roman de Mary Shelley sont légions. Parmi eux, Frankenstein de James Whale, sorti en 1931, avec Colin Clive et Boris Karloff ; ou encore Les horreurs de Frankenstein de Jimmy Sangster, sorti en 1970, avec Ralph Bates et Dennis Price.
Autres avis :
* thib
* nanet
* Horror
* Plume
* Pitivier